Quand j’étais petite on habitait tout près des soeur bénédictines. Leur demeure est en haut d’une belle colline verdoyante, entourée de beaux grands arbres. Pour la petite fille d’une dizaine d’années que j’étais ça avait l’air d’un château. Je voulais « rentrer chez les soeurs quand j’allais être grande. »
30 ans plus tard, mariée, mère de deux enfants. Disons que mes rêves de petite fille n’ont pas rejoint la réalité. Je ne passe pas mes journées en prière et à la grâce de Dieu à faire la charité ou prendre soin de mon prochain. Je fais de l’éducation à la grâce de mes enfants… C’est pas toujours gratifiant, c’est souvent exaspérant et surtout, faut rien attendre en retour dans l’immédiat.
Je reviens de voyage et pendant notre périple, une connaissance nous racontais qu’elle n’est pas une aidante naturelle. Ça ne lui vient pas facilement. Pourtant c’est une maman, deux fois plutôt qu’une. Mais pour l’être aimé, elle n’a pas instinctivement les gestes et les attentions dont il pourrait avoir besoin en cas de maladie. Ça m’a fait réfléchir… Mes parents vieillissent, mon mari aussi, JE vieilli. On est pas à l’abri de devoir aider nos proche ou notre conjoint rendu à mon âge, ça fait parti des possibilités de notre futur proche.
Je ne sais pas comment ce sera le jour ou je devrai prendre soin d’un de mes proches. Est-ce que je serai une aidante naturelle? Comme les soeurs qui ont longtemps pris soin de nos soldats blessés, de nos orphelins, des gens agées dans les hospices… Je pense que j’ai bien fais de ne pas entrer chez les soeurs, mais j’espère que j’aurai la force d’être une bonne personne quand je devrai prendre soin de quelqu’un comme on a pris soin de moi au début de ma vie.
La nature fait bien les choses. À la naissance, les mammifères, l’humain inclus, sont petits et sans défenses et surtout ne parlent pas. Donc on ressent le besoin de les protéger et ils ne rouspètent pas… puisqu’ils ne parlent pas! Alors on se dévoue jusqu’au jour ou on peut laisser aller nos enfants.
Quand on devient une personne âgée ou une personne dépendante pour cause de maladie ou autre… souvent on a pas la langue dans sa poche. Donc, le sentiment que l’on ressent face au bébé n’est pas là. On doit se parler et tourner sa langue 7 fois avant de répondre ou prendre action. Est-ce que je serai capable d’aider mes proches avec la patience (Qui n’est pas ma qualité principale) qui est nécéssaire pour rendre la vie plus douce à quelqu’un qui a besoin de moi? Je le souhaite de tout coeur, parce que ce n’est pas une belle fin de vie que la terminer seul avec des étrangers. Je comprend que parfois ce n’est pas un choix, c’est une obligation pour pleins de raisons, mais j’espère naïvement que mes proches pourrons terminer leurs vie dans la dignité avec mon aide et celle de ma famille.