Ça fait un moment que ça me trottait dans la tête, je suis impliqué dans le milieu scolaire depuis quelques années maintenant et je voyais beaucoup de choses qui finissaient aux poubelles qui ne le devraient pas et d’autres qui allaient au recyclage qui n’aurait pas dû…
En juin dernier donc, j’ai décidé de me lancer. J’avais déjà fait une demande l’année d’avant à la direction pour lancer une brigade verte, mais je n’avais pas eu de réponse et ils ne semblaient pas intéressés. Comme j’ai de la difficulté à accepter un refus, je suis revenu à la charge en juin en expliquant point par point mon objectif.
Évidemment j’avais de grandes ambitions, demande de financement d’une grande entreprise, mise en place d’un jardin communautaire, une brigade verte, partenariat avec de grands noms du monde vert… Bref la totale!
J’ai vite pris conscience que le milieu scolaire et du financement, ce n’est pas malléable comme une famille! Alors j’ai fait un pas en arrière et pris ça avec un grain de sel. Je me suis assise avec le concierge de l’école. Honnêtement, c’est pas mal par-là que ça passe dans une école. Il avait déjà par le passé mis des petites choses en place avec une enseignante. Ils s’assuraient de faire équipe avec des enfants du 3e cycle pour rincer les contenants qui vont au recyclage. Dans notre ville, le recyclage passe une fois par semaine pour les écoles, je vous laisse imaginer l’odeur des résidus de dîner accumulés pendant une semaine… alors les enfants rincent grossièrement les contenants avant de les mettre au bac. Alors, mon but était de non seulement m’assurer que tout ce qui se recycle le soit, mais aussi de ne pas y mettre des choses qui n’y vont pas.
1ère étape: J’ai contacté le centre de tri de notre municipalité, Tricentris et demandé à ce que la formation qu’ils offrent aux enfants soit présentée à notre école. Également ils ont une superbe pièce de théâtre pour les plus jeunes. Les enfants ont adoré et le personnel de Tricentris est vraiment merveilleux! Je n’ai eu que des bons commentaires.
2e étape, recyclons ce que le centre de tri ne recycle pas! J’ai vérifié avec Terracycle ce que nous avons comme déchets qu’ils peuvent recycler. Finalement nous avons mis en place la récupération de gourdes collations et l’an prochain j’aimerais ajouter les sacs d’emballages de collations en tout genre (lunchmate, sacs Europebest, Brita) qui sont aussi des programmes de recyclage gratuits qu’ils offrent.
3e étape, les piles. Une enseignante s’en occupait les années précédentes. Elle a changé d’affectation, bref, les piles s’accumulaient et coulaient… Ça prenait une solution de recyclage simple et efficace pour un milieu qui n’a pas de temps pour les tâches supplémentaires. Appel à recycler et Environnement Jeunesse ont un partenariat pour inciter les écoles au recyclage des piles. Ils fournissent les boîtes pour recueillir les piles et ont une entente avec UPS pour le ramassage. En plus dès que tu fais ramasser une boîte, il t’en envoie une autre pour être certain que tu ne sois pas à court! N’est-ce pas merveilleux! En plus, l’école en s’inscrivant peut gagner une bourse, pourquoi pas! Nous avons envoyé 28kg de piles à ce jour.
4e étapes, installation de bacs pour le recyclage des gourdes collation. Création de boîtes de recyclage des instruments d’écritures qu’on recycle depuis l’an passé et que je vais porter chez Bureau en gros 2 fois par an. Je voulais qu’on ait des boîtes de recyclage de crayons dans les classes aussi, comme ça ils la voient et développe le réflexe de ne pas les mettre aux poubelles. En décembre dernier je suis allé porter notre premier chargement: 10kg d’instruments d’écritures!
Nous avons donc un recyclage à quatre voies qui fonctionne très bien à ce jour. Une équipe d’élèves aident le midi et chaque classe va vider son bacs de gourdes une fois par semaine. Nous avons fait notre premier envoi à Terracycle la première semaine de janvier: 7kg de gourdes! Et ça continue!
Vous direz que ce n’est pas énorme pour une école de plus de 500 élèves, mais ce n’est pas facile de changer les habitudes. Les enseignants et le personnel de soutien en ont déjà plein les bras. De leur demander de modifier des gestes automatiques par d’autres. De faire penser à leurs élèves de recycler d’avantage de différente façon, ça se fait petit à petit et plus important, ça ne finira pas au dépotoir!
Si vous avez l’occasion d’instaurer de petits changements sur vos lieux de travail, faites-le! Souvent ça prend un petit effort initial, mais rapidement ça devient facile et on ne s’en rend même plus compte!